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Woɗaaɓe
H. Brandt
Nomades du soleil
Editions Clairefontaine. Lausanne. 1956. 149 pages.
Chant d'amour peul [Fragment]
- Toutes les filles sont folles de celui à qui appartiennent le boeuf porteur Dangadèla et les vaches Ruadduru.
- Il est parti à la cure salée avec son troupeau. Le premier oiseau qui viendra m'apporter la nouvelle de son retour aura toute ma joie.
- Mes parents, pardonnez-moi d'être folle d'amour.
Si je dois rester longtemps sans lui,
je serai semblable à une femme en deuil ; je déferai mes cheveux
je grimperai à tous les arbres ; je monterai sur la plus haute branche,
et je me laisserai tomber sur la tête.
- Le premier garçon qui m'annoncera qu'il a chargé son boeuf porteur
aura toute ma joie : il verra mes dents jusqu'au fond.
- Pour la première fois, les Peuls verront une femme baptiser
elle-même son enfant tant elle sera heureuse de l'avoir eue avec lui.
je l'appellerai Inna Ibba.
- Au premier déplacement que nous ferons, nous la mettrons
sur le boeuf porteur, et je serai fière de tirer la corde du boeuf.
- Il n'ya que Inna Ibba qui prendra place sur le boeuf. A la cure salée,
quand nous rencontrerons Boguè, qui aime aussi mon amant,
elle fera le même visage que si elle voyait son père s'étouffer.
- Celui-ci ne réussira pas à acheter mon amant en lui offrant des boeufs.
On ne peut pas l'acheter. Il a besoin d'une vraie Peule,
qui sache charger vite les bagages sur le boeuf.
- Toutes les nuits, nous parlerons ensemble comme de jeunes mariés,
jusqu a ce que l'étoile du matin se lève.