Mirjam de Bruijn et Han van Dijk
|
Première Partie : Le Passé
Deuxième Partie : Le Passé dans le Présent
Troisième Partie : Le Présent
A propos de l'ouvrage
L'interaction entre des groupes ethniques a été très peu étudiée. L'analyse de celle interaction touche aussi la problématique de l'ethnicité. Ce livre tente de réparer cet oubli, en plaçant au centre le rapport entre le monde mandingue et le monde peul. Ce faisant, il introduit les Peuls dans le domaine des études mandingues et vice versa.
La plupart des contributions à cet ouvrage ont été présentées lors de la IIIe conférence de l'Association des études mandé, tenue à Leyde les 20-24 mars 1995. Elles décrivent divers aspects des rapports interethniques entre Peuls el Mandingues à partir d'une large gamme de disciplines : archéologie, linguistique, littérature, histoire, anthropologie et géographie. Elles mènent à une reconsidération de nos conceptions de l'ethnie et montrent que l'interaction entre les groupes prend des formes diverses dans des contextes variables. Dans les processus de contact les traits distinctifs de groupes ethniques sont créés, ou bien les limites entre les groupes deviennent de plus en plus vagues et ils fusionnent.
La formation de l'ethnicité est un processus dialectique. La formation d'un groupe est toujours un jeu d'ensemble entre la dynamique interne et l'exigence d'équilibrer les rapports de pouvoir et les rapports sociaux au sein du groupe d'un côté et la dynamique de l'interaction et la nécessité de s'entendre avec le monde extérieur, de l'autre côté.
Ce sont « les autres » qui peuvent seuls inciter un groupe à se définir comme différent.
Nous entrons, selon Jean-Loup Amselle, dans une nouvelle phase de reconstruction sociale des identités après l'ère de déconstruction des année 80. C'est donc à une redéfinition des outils d'investigation des sociétés soudano-sahéliennes que nous convie ce nouveau type de recherche, étant entendu que ce bouleversement de l'approche des sociétés africaines a des effets sur la façon dont nous abordons notre propre société. Ce travail de décentrement de l'anthropologie se révèle précieux en cette période de durcissement des identités à laquelle l'on assiste actuellement en Afrique soudano-sahélienne et particulièrement au Mali.A propos des éditeurs
Mirjam de Bruijn (1962) est anthropologue au Centre d'études africaines à Leyde, Pays-Bas, et au département d'anthropologie de l'université d'Utrecht. Elle mène des recherches sur les sociétés pastorales de l'Afrique de l'Ouest, dans le domaine de la sécurité sociale informelle, de la religion et des études de genre.
Han van Dijk (1961) est forestier et anthropologue au Centre d'études africaines à Leyde, Pays-Bas et au département de droit agraire de l'université agronomique à Wageningen. Il est spécialiste des sociétés pastorales de l'Afrique de l'Ouest, plus spécifiquement de l'aménagement des ressources naturelles, des questions foncières. et des stratégies de production.