Edité par Lilyan Kesteloot, Amadou Hampâté Bâ, Christiane Seydou, et Alfâ Ibrâhîm Sow
Collection Classiques Africains. Paris. Armand Colin. 1974. 149 p.
Ko luisa hokki, baawɗo e mon haala. — Haala maaɗa kaa, kaa ommbaaka. Min nanil ka, dee min paamaali.425 Takki makka, min takkitoyaali. Hoto nde worri, ndee maa guutuure, hono nde inndiraa? wii Joom-Jeeri. — Ende wiyee… Accu hakke ko mi waawaa haalde430 so naa haalugol tuma muni yonta. So yontoyli ko wlirmi heɓa sella, yiitere yiya ko yiyataano faama. Ko laatinoo yo nder kala wona boowal. — Mi nyaage Baagumaawel, jaɓu piirtaa,435 (ko aarnu-ɗaa e haala mi faamaali) sirru siirtungal laɓbini laaɓi. So kille nanngii maanaa ana jantoo, noppi kille am omtoo kettoo. — Sirri mawnde siirtunde faa ɗelmi440 soomoyaama ley toggere joopi, wontoyoore juutal jamanuuji, leydi mawndi ley duuɗe e togge, aawre mayri wonoya e ley duuɗe teemeɗinɗe ana wondi e maaje,445 maaje mawɗe, noogay anndaaɗe; kammu moƴƴo baka tlimtil e majje; ko ɓawlinoyta oo kammu yo duule, keme silaamu ɗiɗi sappo nde jeeɗɗi, doondoyiiɗe faa naaɗi diƴƴe,450 diƴƴe neema, punnooje ko aawaa. Limee hiisa toƴƴondira paamonno. |
Le résultat du compte, le proclame qui pourra ! 1 — Ce que tu viens de dire est parole bien scellée. Nous l'avons entendue, mais non point comprise et ses sceaux n'avons point rompus. Où est-il ce bosquet dont tu parles, et comment se nomme-t-il? dit Joom-Jeeri. — On le nomme Excuse-moi si je ne puis le prononcer avant que ne soit arrivé le moment de le dire; quand il en sera temps, ce qui est voilé pourra apparaître, l'œil verra ce qu'il ne voyait point et il connaîtra; tout ce qui était intérieur deviendra extérieur. — Je t'en conjure, Baagumaawel, accepte de dénouer (je n'ai pas compris tes propos énigmatiques) le secret de la grande étoile qui a strié et éclairé les voies célestes; si l'esprit en saisit le sens et en fait un récit, les oreilles de mon intelligence s'ouvriront et écouteront ! — Le secret de la grande étoile qui a strié [le ciel] et qui luit fut aperçu dans le bosquet des énigmes qui, au long des âges, se muera en une vaste terre peuplée d'îles et de forêts; au milieu des îles s'édifiera la capitale, parmi les cent îles arrosées de fleuves, de vingt grands fleuves très célèbres; un ciel d'un bel indigo s'y mire, ce sont les nuages qui l'assombrissent 2, il y en a deux cent soixante-dix, qui se raidissent sous le fardeau des ondes, des ondes bénies qui font germer les semences. Faites le compte et totalisez afin de comprendre 3. |
Notes 1. La somme de tous les éléments nommés par Baagumaawel donne 561, qui représente justement la valeur numérique de Koodal, et dont la racine est 33, chiffre-clé de l'ésotérisme musulman. 2. Deux cent soixante-dix nuages chargés d'eau; signe de la bonté céleste, l'eau est partout signe de fécondité, de vie, et cela tout particulièrement dans les pays de savane riverains du désert. 3. Le total est 390, la signification de ce chiffre n'est pas donnée car ce serait le nom d'un futur grand initié. |