webPulaaku


Amadou-Hampaté Bâ & Marcel Cardaire
Tierno Bokar, le sage de Bandiagara.

Paris, Présence Africaine. 1957. 124 p.


Tierno Bokar. Sage de Bandiagara A. Hampate Ba - Marcel Cardaire
Marcel Cardaire et A. Hampâté Bâ. 1956

Table des matières

Introduction

Première Partie : La Vie

Deuxième Partie

Annexes

L'unité des gestes de la prière est la rakkat, chaque prière comptant un certain nombre de rakkat. La rakkat est un ensemble de six mouvements : Le corps partant de la station verticale (premier mouvement) s'incline à l'équerre, mains aux genoux (deuxième mouvement). Le troisième mouvement est fait du retour à la position verticale. Le quatrième mouvement appelle le croyant à se prosterner à terre. Il touche cette terre par vingt-quatre points : dix doigts des mains, dix doigts des pieds, les deux genoux, le front et le nez. Le cinquième mouvement place le priant sur son séant, les jambes repliées sous le poids du corps. Le retour à la prosternation constitue le sixième et dernier mouvement de la rakkat. La rakkat terminée, on reprend la position verticale.
On peut évidemment faire autant de rekkat que l'on veut dans la journée, mais sauf exceptions prévues dans la loi, on ne peut en faire moins de :

  • 4 au lever (Çubh')
  • 4 à 14 heures (Zuhur)
  • 4 à 16 heures (As'r)
  • 3 au coucher du soleil (Maghrib)
  • 7 entre Maghrib et Çubh (Isha)

Les mystiques considèrent qu'au cours de l'ensemble des trois premiers mouvements de la rekkat, la partie supérieure du corps trace un triangle qu'ils appellent « céleste ». Pour eux, l'ensemble des trois derniers mouvements dessinent un triangle inférieur qu'ils qualifient de « terrestre ». Tierno Bokar, suivant en cela certains de ses prédécesseurs amateurs de vertiges, voyaient ces deux triangles s'interpénétrer pour déterminer l'hexagramme sacré, symbole divin. La transcription hexagrammatique de Dieu s'applique aussi dans le seul geste qui consiste à écrire le Nom. En effet, ALLAH, en arabe, s'écrit « Alif, double lam, », soit 3 traits verticaux et le triangle du . A partir donc de ce triangle, et en plaçant efficacement l'alif et les deux lam, on obtient l'hexagramme divin.

Prier, c'est donc, non seulement prononcer le Nom de Dieu de ses attributs, mais c'est encore écrire ce Nom dans l'espace. Tierno, Bokar aimait à prolonger bien plus loin —nous espérons le montrer un jour— (lire également Vie et enseignement de Tierno Bokar, le sage de Bandiagara) vertige sacré que lui procuraient les gestes de la prière, les paroles qu'ïl y prononçait, les litaeies qui la suivaient.