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Henri Lhote
Le peuplement du Sahara néolithique,
d'après l'interprétation des gravures et des peintures rupestres

Journal de la Société des Africanistes. 1970 40 (40-2): 91-102


A la suite de la découverte des peintures du Tassili, plusieurs auteurs ont pu parler d'un peuplement négroïde du Sahara à l'époque néolithique. Si une population noire a incontestablement marqué sa présence au Tassili par un ensemble de peintures remarquables, que j'ai défini sous le terme de « période des Têtes Rondes », il ne faudrait pas pour autant généraliser la nature du peuplement qui a présenté, en réalité, des formes multiples et des alternatives dont bien des détails nous échappent encore.
Parmi les références à ces peintures, je citerai tout d'abord mon ami Cheikh Anta Diop, qui écrit ceci 1 : « II semble que la population du Sahara était également nègre en grande partie. Les peintures du Sahara, en particulier, les magnifiques ensembles relevés au Tassili des Ajjers par l'expédition Lhote, semblent se rapporter à des chasseurs négroïdes dans les étages précédant l'arrivée des pasteurs bovidiens, qui aurait débuté, d'après Lhote, au 5e millénaire. » Tout récemment, Mme C. M. Diop dit de son côté 2 : « Depuis lors, il est apparu que les gravures rupestres révèlent une population franchement nègre au Sahara. C'est ce qui ressort des ouvrages de Lhote (A la découverte des fresques du Tassili, Paris, Arthaud, 1958) et de Lajoux (Les merveilles du Tassili-n-Ajjer, éd. du Chêne, 1962). »
II est possible que l'ouvrage de J. D. Lajoux, que ce soit par le texte ou les illustrations, ait entraîné une confusion aussi caractérisée, d'autant plus qu'A. Leroi- Gourhan n'a pas manqué, dans la préface, de mettre l'accent sur le caractère négroïde des figurations humaines. Les images mises sous les yeux du professeur l'autorisaient certainement à une telle conclusion, cependant il est nécessaire de préciser qu'elles ne représentent qu'une très faible proportion des peintures du Tassili, correspondant à ce qui peut être photographié en direct mais laissant dans l'ombre ce qui ne peut l'être et que nous connaissons grâce aux relevés. Les véritables données du problème se trouvaient donc faussées à la base, d'autant qu'aucun correctif n'était apporté dans le texte. De plus, méprisant l'enseignement fourni par les superpositions et les indications données par la faune, l'auteur n'a fait aucune différence chronologique entre la « période des Têtes Rondes » et la « période bovidienne », et ce fut une source d'erreurs supplémentaires que le lecteur non averti ne peut évidemment pas déceler.
Pourtant, dans l'ouvrage que nous avions publié, l'abbé Breuil et moi-même 3, on pouvait noter que bien des profils humains n'étaient pas négroïdes, et je renverrai, à ce sujet, aux figures ioo, 102 a, 106 b, 107 b et 109 b, ainsi qu'à l'avis même de l'abbé.
En fait, si l'on peut considérer les gravures et les peintures rupestres, dans leur ensemble, comme le reflet du peuplement néolithique du Sahara, faut-il tenir compte du fait qu'on ne saurait les prendre en bloc, mais en fonction de leurs différents étages. Ceux-ci sont définis, le plus couramment, en : i° période du bubale antique et 2° période des pasteurs, les périodes caballine et cameline n'entrant pas en ligne de compte dans le sujet qui nous intéresse ici, étant post-néolithiques et répondant indubitablement à un peuplement de race blanche, ainsi que l'ont montré les recherches de Sergi, au Fezzan, quoique certains auteurs, comme Duveyrier, Gsell et E. F. Gautier aient pu penser autrefois que les Garamantes aient été des Noirs.
Dans le groupe des gravures de « l'époque du bubale antique », dont nous ignorons encore la chronologie absolue, mais qui est sans conteste le plus ancien, avec probablement plusieurs millénaires d'avance sur le groupe des « pasteurs », nous connaissons des profils humains, tant dans l'ensemble du sud oranais que dans ceux de l'oued Djèrat, du Tassili, et du Fezzan. Dans celui du sud oranais, sur plus d'une centaine de figurations humaines, trois seulement présentent des profils suffisamment caractérisés pour qu'on puisse les interpréter valablement du point de vue de leur appartenance raciale. (Fig. 1)

Trois tetes gravures Sud oranais
Fig. 1. — Ces trois têtes sont les seules parmi celles des gravures du Sud oranais
dont les profils peuvent faire l'objet d'une détermination. Celle de gauche provient
de la station de R'cheg Dirhem, celle du milieu de Feidjer el Kheil, celle de droite
d'El Kharrouba. Il n'est pas possible de distinguer des profils négroïdes dans les
deux premières ; la forme du nez les range plutôt dans le groupe des Europoïdes.
L'une et l'autre possèdent un système pileux abondant, caractéristique de la race
blanche. Le troisième personnage a été interprété comme étant affublé d'une tête
de lièvre à longues oreilles dirigées vers l'avant. En fait, il s'agit d'un profil réduit à
sa plus simple expression et à trois plumes surmontant la tête. S'il serait inconsi-
déré de prétendre qu'il s'agit d'un Europoïde, il le serait encore plus de dire que
nous avons affaire à un Négroïde.

La présence de nez aquilin, d'une chevelure épaisse, d'une barbe bien développée, l'absence de prognathisme rendent ces profils plus europoïdes que négroïdes. A l'oûed Djèrat, au Tassili (fig. 2), où il y a un ensemble beaucoup plus important que dans le sud oranais, les types humains — lorsque le profil est bien dégagé — sont nettement europoïdes et c'est la même constatation que l'on peut faire au Fezzan (fig. 3), dont les gravures sont apparentées à celles de l'oued Djèrat. Même observation à Ti-n-Tirert, au Tassili (fig. 4). On peut donc penser que les populations qui nous ont laissé les grandes gravures de la période du bubale antique n'étaient pas du tout négroïdes mais devaient, au contraire, appartenir à des leucodermes. La zone qu'elles ont occupée, autant qu'on peut en juger par les sites connus actuellement, est relativement septentrionale et n'a pratiquement pas dépassé, au sud, le 24e parallèle, si l'on excepte quelques gravures émigrées et de datation d'ailleurs incertaine, de la région d'Isolane, au Hoggar. J'exclus volontairement ici les grandes gravures naturalistes de faune éthiopienne du Hoggar et du Tibesti qui, dans leur ensemble, quoique antérieures mais pas toujours à la période bovidienne, ne peuvent être comprises dans la période du bubale antique pour les raisons qu'en premier lieu, le bubale y est douteux et qu'en second lieu, on n'y trouve jamais les thèmes classiques, soit du sud oranais, soit du Tassili, soit du Fezzan. D'autre part, dans ce groupe de gravures, les figurations humaines sont exceptionnelles et n'apporteraient que de bien faibles données au problème qui nous occupe.
Vient maintenant la question de la « période des Têtes rondes », laquelle n'est représentée que par des peintures dont le principal ensemble se trouve au Tassili, mais dont il existe quelques éléments dans l'Ennedi. En ce qui concerne l'âge de ces peintures, nous savons de source certaine qu'elles sont antérieures à la période bovidienne, mais il a été jusqu'ici impossible de les situer par rapport à la « période du bubale ». Tout ce que l'on peut mettre en évidence — et j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire — c'est que la faune figurée est identique à celle de cette dernière période et que le bubale lui-même en fait partie. Précisons ici que la période des « Têtes rondes » n'est connue jusqu'ici que par des peintures et qu'il n'y a aucune gravure pouvant lui être attribuée, les déterminations faites au Fezzan par Mori étant plus sentimentales que scientifiques.
Une datation par le carbone 14, pour un foyer du Tassili, ayant donné 545° av. J.-C, deux autres en provenance de l'Ennedi, 5250 et 4950 av. J.-C, laissent entrevoir qu'elles pourraient s'appliquer aux « Têtes rondes », mais les incertitudes d'attribution qui régnent encore doivent conseiller la prudence, tant que d'autres foyers, incontestablement en relation avec ces groupes de peintures ne viendront les confirmer. Pourtant, nous constatons au fil des jours et au fur et à mesure que les datations par le C. 14 se multiplient, que le Néolithique recule de plus en plus dans le temps. Un foyer de l'Acacous, que l'archéologue F. Mori considère encore comme bovidien, a donné le chiffre de 6022 av. J.-C. et celui de 6720 av. J.-C, pour un gisement néolithique saharien récemment décrit par G. Camps 4. Si ces chiffres devaient se confirmer, il s'ensuivrait que le Néolithique ancien du Sahara serait plus vieux que le Capsien final, que les deux outillages seraient, par conséquent, indépendants l'un de l'autre et il en découlerait que le Capsien durait encore en Afrique du Nord, alors que la vague néolithique avait depuis longtemps envahi le Sahara. Ceci n'est encore qu'une hypothèse, mais si elle devait trouver confirmation dans l'avenir, c'est toute la question du Néolithique dans l'Afrique septentrionale qui devrait être reprise, ce qui ne serait peut-être pas sans incidence sur les hypothèses émises concernant l'origine des gravures de l'époque bubaline.

Figures oued Djerat de la periode bubaline
Fig. 2. — Toutes ces figures proviennent de l'oued Djèrat et appartiennent à
la période bubaline. Aucune ne présente un profil négroïde ; si quelques-unes
peuvent prêter au doute, on constate cependant des nez longs et droits, des
profils nettement europoïdes pour plusieurs, par exemple, la femme à
la pendeloque, qui est tout à fait typique. Il faut tenir compte de ce que ce
sont des gravures travaillées dans une matière dure, permettant difficilement
de rendre les détails anatomiques en toute fidélité.

Figure 2 suite, periode bubaline

Avec les « Têtes rondes », nous avons incontestablement affaire à des Négroïdes. Si, pour leur majorité, les têtes sont figurées conventionnellement par des disques portant à l'intérieur des motifs géométriques sans que, pour autant, les organes sensoriels soient représentés, un certain nombre de personnages offrent des profils bien discernables, qui sont négroïdes. Dès la première campagne de relevés de 1956-1957, j'avais mis l'accent sur le caractère négroïde de ce groupe de peintures et, depuis, c'est-à-dire au cours de mes campagnes ultérieures, cette impression n'a fait que s'accentuer et se confirmer. Une analyse serrée du style de ces personnages montre, en effet, de nombreux caractères que l'on retrouve dans la statuaire nègre d'aujourd'hui. Ce sont, tout d'abord, les seins menus et coniques, les membres boudinés aux articulations peu accentuées, les inférieurs parfois courts. La protubérance ombilicale, caractéristique d'un grand nombre de statuettes modernes de l'Afrique Noire, se retrouve couramment dans les représentations humaines des « Têtes rondes » ; c'est là un critère d'une grande portée étant donné qu'il est très répandu dans l'art noir (photo 1). Si l'on ajoute les dessins corporels, qui sont soit des peintures soit des tatouages — ou plus vraisemblablement — des scarifications, nous nous trouvons devant un faisceau de faits qui va, sans aucun doute, dans le sens négroïde. Enfin, la figuration de masques très semblables à ceux encore en usage en Afrique occidentale, achève de nous convaincre et souligne un fait de haute portée dont on ne saurait trop relever l'importance, à savoir que les peintures du Tassili nous fournissent les témoignages les plus anciens de la pratique du culte des masques en Afrique, puisque l'on peut situer ces documents à au moins cinq millénaires avant l'ère chrétienne.

Nous sommes donc en présence d'un ensemble de témoignages probants, qui attestent l'existence des Noirs au Sahara à une époque assez reculée du Néolithique et nous voyons aussi qu'il atteignirent une zone relativement septentrionale, proche du 26e parallèle. Peut-être s'étendirent-ils plus au nord, mais les jalons-témoins manquent, du fait de la nature géologique du sol qui se présente soit sous forme de plateaux calcaires soit de massifs dunaires démunis d'abris sous roche propres à la confection et à la conservation des peintures. La même observation est valable pour les régions plus méridionales, sauf l'Ennedi, car les massifs du Hoggar, de l'Aïr, de l'Adrar des Iforas et du Tibesti ne possèdent pas de vastes abris naturels comme il y en a au Tassili et dans son annexe géographique, l'Acacous. Toutefois, d'après une information récente, il aurait été trouvé quelques peintures à « Têtes rondes » au Tibesti.

Tetes
Fig. 3. Quatre profils de différentes stations de l'Acacous (Libye), d'après des photographies
de F. Mori. Les deux premiers sont féminins ; à noter surtout la coiffure opulente de la
première. Si le personnage n° 3 est caricaturé, le n° 4 présente un nez pointu et une barbiche
en pointe lui donnant un faciès nettement europoïde.

A propos des masques, je voudrais apporter une rectification importante à ce que j'ai écrit autrefois, à savoir que ceux qui se présentent sous une forme stylisée, comme à Sefar 5, appartenaient à la période post-bovidienne. Après les découvertes faites au cours des campagnes suivantes et qui ont permis d'effectuer des observations in situ, il a pu être établi qu'ils étaient, en réalité, pré-bovidiens, ce qui a pour conséquence de placer les figures comme « le guerrier grec » et « Antinéa » dans la période pré-bovidienne 6.

Il en est de même du type de personnages défini sous le vocable de « juges de paix », portant des coiffures à calotte ronde, qui découlerait, en fait, de la période des « Têtes rondes », mais de sa phase terminale la plus évoluée 7. Si, pour ces figures, j'ai aussi parlé d'une influence égyptienne, c'était par suite d'une impression trop superficielle que pouvaient suggérer certaines attitudes, certains détails vestimentaires, en réalité trompeurs. En fait, ces peintures seraient antérieures à l'art pharaonique et même à celui de la période prédynastique et elles ne peuvent donc pas avoir été influencées par l'Egypte. On ne peut toutefois pas écarter l'idée que les arts du Sahara et de l'Egypte aient pu découler d'une même imprégnation magico-religieuse et soient complètement indépendants l'un de l'autre, que des échanges ont dû se produire dès les temps les plus reculés. Si une tendance a longtemps prévalu, qui rapportait tout à l'Egypte, tendance qui s'accommodait d'une autre théorie laquelle voulait que toutes les migrations se soient effectuées d'est en ouest, aujourd'hui on ne peut repousser l'hypothèse que l'apport du Sahara à l'Egypte a peut-être été plus important qu'on ne l'a supposé jusqu'alors. Une étude méthodique des gravures du Haut-Nil pourrait être décisive à ce point de vue, d'autant plus que celles que nous connaissons aujourd'hui apparaissent toutes plus récentes que celles de la « période bubaline » du Sahara. Un ouvrage récent du professeur Almagro me confirme dans cette hypothèse 8.

profils periode bubaline station ti-n-tirert (Tassili-n-Ajjer)
Fig. 4. — Profils de la station de Ti-n-Tirert (Tassili-n-Ajjer). De la période bubaline,
ils sont de même type qu'à l'oued Djèrat et n'offrent aucun caractère négroïde.

Revenons maintenant aux masques. Jusqu'ici, il était possible d'en définir deux types, les zoomorphes, comme celui de la station d'Aouanrhet et ceux qui représentent des coiffures stylisées, comme à Sefar. L'étude de ces masques est des plus intéressantes, car elle nous montre la complexité du peuplement à cette époque. Le masque d'Aouanrhet, devenu classique, correspond, en fait, à une tête de bovidé, ainsi que nous le révèle une peinture de Jabbaren (fig. 5). Ceux du type de Sefar, qui sont sans support corporel, répondent à une stylisation de la coiffure des personnages que nous avons appelés « les juges de paix » (photo 2). Dans ces masques stylisés, nous retrouvons effectivement la calotte blanche qui forme le sommet de la coiffure, les bandes verticales qui en constituent la base et qui sont faites de zones rouges, gris-bleu, à cerne blanc. Quant aux larges oreilles latérales, peut-être représentent-elles des accessoires en relation avec la dissimulation du visage, car on note que beaucoup de personnages à coiffure identique à celle « des juges de paix » et celles qui en découlent, de la période la plus évoluée, dans laquelle il faut placer « le guerrier grec » et « Antinéa », n'ont pas la face découverte mais semblent porter des « loups » couvrant la partie supérieure du visage ou même sa totalité. L'un des personnages de cette « école » qui, offre un profil bien visible, est celui que nous avons surnommé « le guerrier grec » (fig. 6). Si son allure générale et le soin apporté à son exécution en font une œuvre de grande qualité, bien supérieure à celle des « juges de paix », aux formes très lourdes, il n'en est pas moins vrai qu'il appartient à la même école. Tout comme eux, il est réalisé à l'ocre gris-bleu, qui est caractéristique dé cet ensemble, car on ne constate jamais l'emploi de cette teinte dans les autres peintures du Tassili, et nous retrouvons aussi les détails de la coiffure à calotte et à bandeaux à bandes verticales, avec emploi de l'ocre rouge et du blanc. Par contre, chez ce personnage, la calotte déborde de chaque côté de la tête à la façon d'un cimier. Si le nez semble épais, le profil n'accuse pas de prognathisme et il n'est pas possible de le considérer comme un nègre, mais encore faut-il dire qu'il serait tout aussi imprudent de le qualifier de blanc. En fait, il est à mi-distance des deux types. Par contre, la femme que nous avons surnommée « Antinéa » (photo 3) et qui est traitée à l'aide de la même matière gris-bleu, avec adjonction du rouge et du blanc pour les détails vestimentaires et de la coiffure, offre un profil europoïde tellement pur qu'on pourrait le qualifier de « grec ». Pour cet étage rupestre, nous sommes donc en pleine confusion. D'une part, des masques dont le style est incontestablement nègre, des personnages à coiffure de « juges de paix », parmi lesquels les corps féminins à petits seins coniques superposés, sont traités comme dans les personnages à « tête ronde », un « guerrier grec » dont le profil est mixte et enfin, une femme au profil nettement europoïde. Il est malaisé d'interpréter ces variantes, d'autant plus que ce type de peintures est assez localisé dans le Tassili puisque, dans l'état actuel de l'inventaire, on ne trouve des « juges de paix » qu'à Jabbaren, Aouanrhet, Adjefou, I-n-Itinen que la station de Sefar n'abrite elle-même que les « trois masques nègres » et le « guerrier grec ». Par contre, les masques sans support corporel ont une plus grande diffusion, car nous en connaissons à Aouanrhet, Ti-n-Abou-Teka, Ti-n-Tartaït, I-n-Itinen, Tissoukaï. Dans ces trois dernières stations, ils sont associés à des personnages qui offrent des affinités avec les « juges de paix », mais qui sont traités sur un fond à l'ocre jaune au lieu de gris-bleu et dans une qualité très supérieure. Ici encore, les caractères spécifiques sont contradictoires ; dans un cas, on peut voir un profil europoïde, dans un autre, un profil négroïde. Y aurait-il eu, à cette époque, deux types humains vivant côte à côte ? Devant la netteté du profil de la femme, dite « Antinéa », on doit normalement conclure qu'il en fut ainsi. Tenter d'en expliquer les modalités est bien délicat. Notons, toutefois, qu' « Antinéa » semble représenter une femme de haute lignée, et l'attribut qui émerge de sa coiffure — lequel avait fait songer à une influence égyptienne — semble lui attribuer un caractère aristocratique. Représentait-elle une dignité de l'époque, peut-être parce qu'elle était blanche ? Il serait imprudent de s'avancer sur un terrain aussi peu sûr, mais on doit quand même en retenir l'hypothèse. Je signalerai que les masques symboliques ont été trouvés à quatre reprises, non pas dans des abris éclairés, du type courant au Tassili, mais dans des cavités obscures formant de véritables petites grottes, soit naturelles comme à Tissoukaï, soit artificielles comme à I-n-Itinen, où elle est formée par des éboulis. « Antinéa » se trouve elle-même dans un couloir obscur et étroit, dans des conditions telles qu'il est impossible de la photographier. On peut donc supposer que ces cavités étaient sélectivement choisies, que ces lieux avaient un caractère plus ou moins secret. A I-n-Itinen, où l'un des personnages montre une tête de lion (photo 4), les parois avaient été recouvertes, à une période ultérieure, d'un enduit blanchâtre et épais, qui oblitérait pratiquement toutes les images. Le résidu de cet enduit qu'il fallut éliminer méthodiquement se consume au contact d'une flamme et semble provenir d'une résine. Toutefois, il fut réalisé à une période plus tardive que les peintures, et son analyse par le C. 14 a donné le chiffre de 2 250 ± 200, soit 300 av. J.-C. Si ce chiffre est exact, les auteurs de cette iconoclastie n'auraient aucun rapport avec ceux qui ont exécuté les peintures et ne seraient même pas leurs successeurs immédiats sur le terrain. On peut cependant penser qu'une telle manifestation dans un tel lieu pourrait être le reflet de ce que la cavité fut longtemps considérée comme un sanctuaire, cela bien après la disparition des « Têtes rondes ».

masque negre, station aouanrhet
Fig. 5. — En haut, masque nègre de la station ďAouanrhet. En bas, tête de
bovidé de Jabbaren. La matière première utilisée pour ces deux peintures est
la même, de l'ocre rouge brique pour le fond ; les dessins internes et les con-
tours sont en blanc. Les raies transversales du museau du bovidé s'identifient
avec les arcs de cercle du museau du masque : les oreilles et la corne du bœuf
correspondent à celles du masque. De ces différents parallélismes, on peut
considérer que le masque représente un bovidé. Ce bovidé n'appartient effecti-
vement pas à la période bovidienne, mais lui est antérieur, cet animal étant
incontestablement représenté dans la période des « Têtes Rondes ».
Il correspond à la sous-période des masques.

Quoi qu'il en soit il est à retenir que ce groupe de peintures possède une aire de dispersion assez limitée, que sa densité est relativement faible comparée à celle du groupe des « Têtes rondes » et surtout à celle des pasteurs bovidiens, ce qui tendrait à faire supposer un peuplement peu dense et d'un genre très particulier, où Blancs et Noirs ont pu cohabiter.

Le groupe bovidien est, lui aussi, loin d'être homogène et ne saurait être considéré comme étant noir, ainsi qu'il a été dit. Certes, le type négroïde des personnages est courant, mais encore faut-il en distinguer les variantes. Les premiers pasteurs apparaissent dans les peintures du Tassili comme pâtres de moutons et de chèvres et présentent un prognathisme marqué qui en fait des mélanodermes. Ce type négroïde apparaîtra, par ailleurs, dans des scènes bovidiennes, certains individus accusant des lèvres épaisses, des nez courts et épais et des mentons effacés (photo 8). Mais, sur certaines fresques, on voit aussi des hommes et des femmes aux profils moins prognathes, aux traits plus adoucis, qui ne sont pas sans rappeler le type éthiopien, aujourd'hui défini par une peau cuivrée, des traits relativement fins, des cheveux longs et lisses, ceux-ci s'opposant aux cheveux crépus des vrais nègres. La découverte de peintures de grande taille à Jabbaren, comme celles que nous avons baptisées « les jeunes filles fulɓe » (fig. 7), « la femme à la petite tête 9 », « l'homme à la barbiche » (photo 7), dont les longues nattes tressées révèlent un système pileux très développé, découverte qui devait se confirmer ultérieurement dans d'autres stations, en particulier à Sefar, Tissoukaï, Ouan-Tartaït, I-n-Itinen, montre que ce type physique dominera pendant un temps donné au Tassili. Les coiffures, comme les profils de ces personnages, rappellent par une étonnante ressemblance celles et ceux des pasteurs fulɓe actuels chez lesquels, suivant les régions et les tribus, se retrouvent aussi bien les élégantes constructions en cimier, les cadenettes, voire la forme en pain de sucre comme celle de la jeune fille pullo de droite, qui était encore portée ces derniers temps chez les jeunes femmes de la région de Mopti. Ce même type physique se rencontre aussi dans les figures de petite taille, comme dans une scène de Jabbaren 10, dans d'autres à Tissoukaï et ailleurs encore. Si l'on feuillette les planches publiées par l'abbé Breuil, d'après les relevés du colonel Brenans, de même que certains publiés par moi-même 11, on pourra constater de nombreux profils adoucis, qu'il n'est pas possible de considérer comme de vrais nègres. Il en est de même pour les personnages, hommes et femmes, des peintures du Haut-Mertoutek 12, au Hoggar, apparentés à ceux du Tassili et qui marquent un jalon de l'expansion vers l'ouest des pasteurs bovidiens. Le rapprochement avec les pasteurs fulɓe actuels ne s'arrête pas à ces analogies physiques, car bien des éléments ethnographiques coïncident également. Nous voyons, en effet, dans nos peintures, le pagne de ceinture et les bonnets des hommes, les robes des femmes, tels qu'ils sont encore portés chez les Fulɓe et la représentation d'un campement chez les pasteurs peintres, avec les huttes en ligne, les veaux à l'attache, les bœufs groupés alentour, correspond à la façon de faire des Fulɓe actuels. On pourra comparer, à ce sujet, un dessin d'enfant publié par M. Dupire 13 à certaines peintures tassiliennes, qui se superposent exactement (photo 9). On note parfois, sur certaines fresques, la coexistence des deux types physiques, le type atténué que, pour la commodité du vocabulaire, nous appellerons « pulloïde » (de pullo » singulier de fulɓe), et le type nègre typique (photo 10). Aussi, peut-on penser que l'esclavage, qui est pratiqué chez tous les pasteurs actuels, l'était déjà chez ceux de la période bovidienne. Cette institution est, en fait, une nécessité chez les pasteurs, dès que les troupeaux atteignent une certaine importance, que le propriétaire et les membres de sa famille ne peuvent plus faire face, à eux seuls, aux obligations du pâturage, de l'abreuvoir, du gardiennage des bêtes, aux corvées ménagères de la recherche de l'eau et du bois et aux multiples travaux de la vie de campement, laquelle comporte aussi la cueillette des graminées et des baies sauvages qui, avec le lait et ses dérivés, constituent l'alimentation classique des pasteurs.

masque sefar et tete guerrier grec
Fig. 6. — En haut, masque nègre de Sefar. En bas, tête du « guerrier grec » de
la même station. Ces deux peintures ont été réalisées exactement dans les mêmes
tons : gris bleu pour le fond, bandes de la base de la coiffure alternées de gris bleu,
d'ocre rouge et de blanc. De toute évidence, le masque n'est qu'une reproduction
schématisée de la coiffure du bas, que nous avons vue chez les personnages du
type que nous avons surnommés « les Juges de Paix ».

Il est impossible de préciser quelle était l'origine des Noirs qui vivaient alors en symbiose avec les pasteurs, s'ils étaient des éléments importés de régions voisines ou s'il s'agissait de reliquats humains de la période des « Têtes rondes ». Du peuplement correspondant à cette dernière époque archéologique, on ne peut rien soupçonner de sa survivance. Parler d'une émigration vers le sud sous la poussée des envahisseurs bovidiens est une hypothèse simple, qu'on peut envisager, mais qui est entièrement gratuite. Les parois du Tassili ne nous apportent aucune indication à ce sujet, sinon qu'après l'arrivée des pasteurs, aucune trace de l'art des « Têtes rondes » ne subsiste sous aucune forme. On peut donc penser à une émigration vers le sud, sans toutefois éliminer la possibilité que des éléments soient restés sur place, plus ou moins assimilés par les pasteurs. Il reste toujours à expliquer l'origine des populations noires qui vivent encore aujourd'hui dans les oasis sahariennes et qui ne peuvent être attribuées essentiellement à l'esclavage ; si celui-ci a contribué à entretenir sa vitalité, l'existence d'un substratum négroïde ne fait, cependant, aucun doute. Si des rites et des coutumes pratiqués aujourd'hui dans les oasis reflètent des influences de populations soudanaises actuelles, beaucoup d'autres sont la réminiscence d'un fond cultuel plus ancien. Ainsi, la fête de la « Zébiba » à Djanet, qui comporte des mascarades avec des déguisements masculins, évoque, par le port de cornes animales sur la tête, certaines scènes que l'on trouve dans les « Têtes rondes ». Malheureusement, les enquêtes menées à leur sujet n'ont apporté, jusqu'ici, aucun indice probant car, si la tradition persiste, les paroles et les chants qui accompagnent ces manifestations ne sont plus même compris des populations actuelles. Le problème reste donc entier.

Au cours des missions de 1960 et 1962, de nouvelles fresques furent mises au jour à Tissoukaï, I-n-Itinen, Ouan-Derbaouen, Rhardès, qui mirent en évidence l'existence de types physiques nettement leucodermes (photo 11). Ces fresques, d'une grande qualité artistique et d'une grande finesse de réalisation, appartiennent aussi à la période bovidienne. Sans qu'on puisse les situer chronologiquement par rapport à celles précédemment inventoriées, puisqu'on ne constate jamais de superpositions, on peut penser, d'après les sujets et les thèmes représentés, qu'elles correspondent à une période plus évoluée. On constate, en effet, dans les coiffures féminines et le vêtement, une recherche de coquetterie extraordinaire, qui reflète des mœurs raffinées, également exprimées dans les tenues masculines. Pour celles-ci, nous voyons mêmes de véritables tenues d'apparat portées par des dignitaires coiffés de toques décorées de points ou de bandes parallèles disposées verticalement (photo 15). Quant aux guerriers, ils sont vêtus de véritables uniformes et de grandes capes munies d'un capuchon. Aucun prognathisme à signaler dans ces figures, mais des visages à angle droit, des nez droits et pointus, typiquement europoïdes. Les femmes présentent les mêmes caractères et rappellent, par leurs profils, le type sémitique (photo 12). Dans les peintures de l'Acacous découvertes par F. Mori 14, les types europoïdes sont très nombreux, à tel point, qu'au début de ses recherches, il pensa les attribuer à la race blonde, mais abandonna cette idée devant l'évidence que l'ocre jaunâtre, avec laquelle étaient figurées les chevelures, était d'un emploi tout conventionnel. L'Acacous étant le prolongement vers l'est du Tassili, il est tout naturel d'y rencontrer les mêmes styles. Par ailleurs, sur une fresque de Rhar-dès, découverte lors de notre campagne de 1960, on voit des personnages au corps très élancé, au profil europoïde et portant de longues barbes taillées en pointe (photo 13). Ils sont vêtus de peaux de bête couvrant l'épaule gauche et laissant la droite libre et qui descendent jusqu'aux cuisses ; sur la tête, ils portent des bonnets surmontés d'une corne et leur armement est composé d'un arc court à triple courbure. Nous avons affaire ici à un type humain différent des autres, respirant un air oriental, mais sur lequel on ne peut s'étendre car, dans l'état actuel de l'inventaire, c'est la seule fresque de ce genre à notre connaissance. Toutefois, les profils avec barbiche, le chef orné de cornes, le pagne, l'arc à triple courbure peuvent être rapprochés de certaines gravures sumériennes datant du troisième millénaire avant l'ère. On doit noter que ces hommes ont le corps rendu à l'ocre rouge alors qu'un autre personnage, au profil négroïde, agenouillé et tenant une hache dans la main comme s'il fendait du bois, est entièrement peint en noir. Il en ressort que l'artiste a parfaitement rendu les deux types physiques qui vivaient l'un à côté de l'autre.

Une autre fresque, qui semble d'époque beaucoup plus ancienne car il s'agit de pasteurs de moutons et de chèvres, présente des personnages dont les corps et les visages sont couverts de motifs décoratifs peints et qui portent une chevelure abondante tombant au-dessous des épaules et surmontée de trois plumes (photo 14). Ils ressemblent, à s'y méprendre, à des Peaux-Rouges. Le nez droit et pointu ainsi que l'absence de prognathisme permettent de considérer ces individus comme des Blancs et non des Noirs.
Dans les peintures connues des autres régions, c'est le type négroïde qui prédomine. Il en est ainsi pour celles du Tibesti 15 où les profils négroïdes sont les plus saisissables. Par contre, au Dohone 16, massif situé au nord, ils sont plus atténués et rappellent ceux de Mertoutek. Dans l'Ennedi, d'après les documents publiés par Burthe d'Annelet, Passemard et Saint-Floris, G. Bailloud, c'est aussi l'aspect négroïde qui prédomine dans les cas où le profil est mis en évidence, mais il faut tenir compte, pour cette dernière région, qu'elle est très au sud du Sahara et que, dans l'ensemble, tout ce qui se réfère à des populations pastorales est plus tardif qu'au Tibesti et qu'au Tassili. A Ouénat 17, où tout l'ensemble appartient à la civilisation pastorale, la stylisation des têtes nous prive souvent d'éléments d'appréciation mais, dans les cas où le profil est lisible, là aussi, le caractère négroïde ressort.


Fig. 7. — En haut, station de Jabbaren. Peinture appelée « les jeunes filles fulɓe », montrant deux femmes de
profil, l'une avec coiffure en cimier, l'autre en pain de sucre, coiffures encore en usage chez les Fulɓe du Mali : région
de Bandiagara pour celle en cimier, région de Mopti pour celle en pain de sucre. En bas , station de Sefar. Profil d'une
grande dame assise. Ces trois femmes appartiennent à la période bovidienne. Il est évident que ces profils ne sont pas
négroïdes, mais qu'ils rappellent ceux des femmes fulɓe actuelles.

Ces peintures nous apparaissent, ici aussi, plus tardives que celles du Tassili. Enfin, au Zemmour 18, si la schématisation des figures empêche de définir les types anthropologiques, certains profils peuvent être attribués à des négroïdes, mais quelques- uns ne sont pas sans rappeler le type « pouloïde » du Tassili et du Hoggar. Notons que, dans ces différentes régions, la densité des peintures est loin d'atteindre celle du Tassili et que les petits ensembles qui y existent ne doivent refléter qu'un faible aspect du peuplement. Par contre, ces différents témoignages confirment la diversité de celui-ci, d'autant plus que les styles et les vêtements varient d'une région à l'autre, confirmant ces diversités ethniques.
Nous voyons donc que la période bovidienne est loin de répondre à un peuplement foncièrement mélanoderme, comme il avait été prétendu, mais qu'elle implique de nombreux éléments de faciès éthiopien rappelant les Fulɓe actuels ainsi que des éléments europoïdes. Ces différents types, qui ont pu se juxtaposer dans certains cas, vivre en symbiose dans d'autres, indiquent des migrations successives qui ont dû se succéder au cours de deux millénaires, de — 4000 à 2000 av. J.-C., période attribuée actuellement aux pasteurs, mais qui aurait pu débuter plus tôt si certains chiffres donnés par le C. 14, pour certains sites de l'Acacous, devaient se confirmer dans l'avenir.

trois personnages periode tetes rondes
Fig. 8. — En haut, station d'I-n-Itinen. En bas, station de
Ta-n-Tazarift. Ces trois personnages appartenant à la période
des « Têtes Rondes » offrent exceptionnellement, des profils
que l'on peut considérer comme négroïdes.

Tel est l'enseignement que l'on peut tirer aujourd'hui d'un examen approfondi des gravures et peintures préhistoriques du Sahara. De telles données, de toute évidence, ne pourront être véritablement probantes que si elles étaient appuyées par des vestiges humains correspondants. Jusqu'ici, ceux venus à notre connaissance sont peu nombreux. L'inventaire en a été dressé par L. Balout 19 et complété ultérieurement par R. Mauny 20. Depuis, quelques autres ont été trouvés à Tamanrasset, au Hoggar 21, à Muhuggiag, au Fezzan 22. Une étude générale de tous ces restes humains vient d'être publiée par Mme M.-C. Chamla 23. Il s'en dégage que la majorité des squelettes ou restes osseux néolithiques sont négroïdes, sauf deux (Yao et Inamoulay), qui présentent des caractères mixtes, et un troisième (El Guettara), qui n'est pas négroïde. A noter qu'ils ont été recueillis dans la partie méridionale du Sahara et, à quelques exceptions près, en rapport avec des habitats lacustres et un outillage de pêcheurs. A part celui de Muhuggiag, nous sommes sans document pour les régions situées au nord du Hoggar ; c'est un hiatus fâcheux dans nos connaissances. Dans son analyse des squelettes du Sahara, L. Balout, conscient des lacunes de l'inventaire actuel, n'hésite pas à écrire : « II n'y a pas que des Négroïdes dans la préhistoire saharienne et, faute de documents paléontologiques, l'art rupestre suffit à nous en imposer la constatation 24. » Notre étude corrobore cette conclusion et nous la croyons suffisamment étayée pour démontrer que le Sahara fut, dans le passé, un carrefour de races et que l'histoire de son peuplement est fort complexe.

Photo 1. Station Jabbaren. Periode 'Tetes Rondes'
Photo 1. Station de Jabbaren.
Période “Tetes Rondes”
Photo 2
Photo 2. Station de Jabbaren.
“Juges de paix”
Photo 3
Photo 3. Station de Jabbaren.
Femme europoïde
Photo 4
Photo 4. Station Sefar.
“La Négresse masquée”
Photo 5
Photo 5. Station d'I-n-Initen.
“Têtes Rondes”
Photo 6
Photo 6. Station d'Aouanhret.
Femme de la Période des “Têtes Rondes”
Photo 7
Photo 7. Péride bovidienne, chasseur
ou guerrier avec son arc
Photo 8
Photo 8. Station de Sefar. Personnages
divers au profils négroide
Photo 9
Photo 9. Station de Takededoumatine.
Campement de pasteurs bovidiens
Photo 10
Photo 10. Station de Jabbaren.
Personnage à profil négroïde
Photo 11
Photo 11. Station de Tissoukai
Tête d'homme à profil europoïde
Photo 12
Photo 12. Station de Ouan-Derbaouen.
Figures europoïdes, époque bovidienne.
Photo 13
Photo 13. Station de Rhardès. Période bovidienne. Hommes à barbiche pointue.
Photo 14
Photo 14. Station de Rhardès.
Pasteurs d'ovins et de caprins
Photo 15
Photo 15. Station de Jabbaren.
Femme et enfant aux traits europoïdes

Notes
1. “Histoire primitive de l'Humanité. Évolution du monde noir.” Bull. IFAN, t. XXIV, série B, n° 3-4, 1962, p. 484.
2. “Métallurgie traditionnelle et âge du fer en Afrique.” Bull. IFAN, t.XXX, série B, n° i, 1968, p. 28, note 4.
3. Les roches peintes du Tassili, d'après les relevés du colonel Brenans, Paris, Arts et Métiers graphiques, 1954, p. 56.
4. Amekni, “Néolithique ancien du Hoggar.” Mém. du CRAPE, n° X, Paris, A. M. G., 1969, p. 206.
5. A la découverte des fresque du Tassili, fig. 52, 53.
6. Id., fig. 51, 33.
7. Id., fig. 30.
8. “Estudios de Arte Rupestre Nubio.” Mémorias de la mission arqueologica en Egypto, Madrid, 1968.
9. H. Lhote, ouvr. cit., fig. 32, 34.
10. Cf. Breuil, fig. 87.
11. Ouvr. cit., fig. 12, 28, 31, 35, tableau fig. H.
12. Chasseloup-Laubat (F. de). Art rupestre au Hoggar. Paris, Plon, 1939.
13. Fulɓe nomades. Paris, Institut d'Ethnologie, 1962, fig. 12.
14. Tadrart Acacus. Arte rupestre e culture del Sahara preistorico. Torino, Einaudi, 1965.
15. Cf. d'Alverny (F.). “Vestiges d'art rupestre au Tibesti oriental.” Journ. Soc. Afric, t. XX, 1950, p. 239-272 ; cf. Huard (P.) et Le Masson (Ch.). “Peintures rupestres du Tibesti oriental et méridional.” Objets et Mondes, t. IV, fasc. 4, 1964. p. 237-262.
16. Lelubre (M.). “Contribution à la préhistoire du Sahara. Les peintures rupestres du Dohone (Tibesti nord-oriental).” Bull. S. P. E., n° 5, mai 1948, p. 163-171.
17. Rhotert (H.). Libysche Felsbilder. Darmstadt, Wittich Verlag, 1952.
18. Monod (Th.). “Peintures rupestres du Zemmour français.” Bull. IFAN, t. XIII, n° 1, janv. 1951, p. 198-213.
19. Les hommes préhistoriques du Maghreb et du Sahara. Alger, 1955.
20. “Catalogue des restes osseux humains préhistoriques trouvés dans l'Ouest africain.” Bull. IFAN, t. XXIII, série B, n° 3-4, 1961, p. 388-410.
21. Maître (J.-P.). “La sépulture néolithique de Tamanrasset II.” Libyca, A. E. P., XIII, 1965, p. 139-155.
22. Mori (F.) et Ascenzi (A.). “La mummia infantile di Uan Muhuggiag.” Rivista di Antropologia, XLVI, 1959, 125-148.
23. “Les populations anciennes du Sahara et des régions limitrophes.” Mém. C. R. A. P. E., IX, Paris, A. M. G., 1968.
24. Op. cit., p. 204.