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Pierre Francis Lacroix
Itinérances … en pays peul et ailleurs

Langues. Cultures. Littérature.
Mélanges réunis par les chercheurs de l'ERA 246 du CNRS
à la mémoire de Pierre Francis Lacroix
Mémoires de la Société des Africanistes
Société des Africanistes. Paris. 1981 2 v.


Du même auteur :
Matériaux pour servir à l'histoire des Fulɓe de l'Adamawa

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Avant-propos

Dès l'année 1968, des chercheurs et des enseignants spécialistes de différentes langues de l'Afrique de l'Ouest se regroupèrent autour de Pierre Francis Lacroix, professeur de langue peule au Centre universitaire des langues orientales vivantes (actuellement Institut national des langues et civilisations orientales) : unis dans un commun souci d'envisager les langues dans leur réalité de phénomène culturel total, ils s'engagèrent dans un programme de recherche pluridisciplinaire.
A partir de 1970, ce groupe fut reconnu par le Centre national de la recherche scientifique et, sous le titre d'ERA 246 (CNRS-CULOV), “Études linguistiques et littéraires au Soudan et Sahel occidentaux”, fut confié à la direction de P. F. Lacroix.
Après le décès prématuré de ce dernier, en 1977, Geneviève Calame-Griaule (directeur de recherche au CNRS) accepta de reprendre la direction de cette ERA qui put ainsi poursuivre ses activités de recherche collective en accentuant sa vocation ethnolinguistique, alliant, dans l'étude des langues africaines concernées, la linguistique et l'anthropologie du langage. Pour souligner cette orientation, l'ERA 246 prit, lors de son renouvellement en 1980, l'intitulé de “Langage et Culture en Afrique de l'Ouest”.
Au lendemain de la disparition de leur directeur, les membres de l'ERA 246 décidèrent de publier des Mélanges en hommage à sa mémoire et en confièrent la responsabilité à un comité d'édition désigné parmi eux. Souhaitant rester fidèle à l'esprit de pluridisciplinarité et d'ouverture toujours cultivé par P.F. Lacroix, tant dans ses propres travaux que dans sa tâche de directeur de l'ERA, ce comité sollicita la collaboration de tous ceux qui l'avaient connu et estimé, sans imposer la restriction d'une discipline précise ni la contrainte d'un thème particulier, qui eussent risqué de priver cet hommage de sa représentativité même et de sa signification.
Les multiples contributions reçues ont bien répondu à ce souhait puisqu'elles sont à l'image même de la personnalité de celui auquel elles s'adressent : par leur variété, elles sont comme un témoignage de l'ouverture et de la curiosité de cet esprit qui jamais ne se laissa enfermer dans l'étau d'une discipline, d'une école, d'un courant de pensée, puisant au contraire en chacun un aliment à sa réflexion ou des outils de travail appropriés : par ailleurs, à travers leur diversité, ces articles se distribuent néanmoins, à égalité, autour des deux grands pôles qui focalisèrent l'ensemble des activités scientifiques de P. F. Lacroix et de toute son équipe : la langue et la culture; langue et culture qui ne livrent leur réalité et leur sens en tant que réalisations de l'esprit humain que si on les analyse à travers leur interrelation et leur mutuelle implication. C'est bien à cette approche à la fois scientifique et humaniste de la réalité linguistique que P.F. Lacroix nous a toujours conviés. Que soient ici remerciés tous ceux qui, répondant à cette invite, ont, par leur collaboration à cet ouvrage, rendu hommage à sa mémoire.

ERA 246 (CNRS-INALCO)
“Langage et culture en Afrique de l'Ouest”

En couverture, les motifs d'une kaasa, couverture traditionnelle des Peuls maabuuɓe de la Boucle du Niger. Ces couvertures en laine de mouton comprennent plusieurs types de motifs décoratifs et sont désignées par des épithètes qui font référence au motif central dominant : kaasa lanndaaka, kaasa mbidaaka, kaasa coƴƴaaka, etc …
Les motifs représentés ici sont ceux qui commencent et terminent les bandes de laine tissées, encadrant les motifs centraux de la plupart des kaasaaji.
Il s'agit ici d'une kaasa mɗidaaka. Le premier motif — qui figure sur le plat supérieur de la couverture de ce livre — s'appelle biccirgal (“aspersoir”) et évoque les éclaboussures d'un liquide sur le sable. Le second motif — qui longe le dos de la couverture du livre — s'appelle daakol et évoque la bande de couleur différente qui cercle le cou de certains animaux (bovins, corbeau-pie). Le troisième motif — qui apparaît à la bordure extérieure du plan inférieur du livre — s'appelle tonntal (désentravement) : c'est le motif à partir duquel peuvent être tissés les motifs particuliers qui varient selon les couvertures et qui donnent à celles-ci leur appellation précise. Le tonntal ici représenté est qualifie de muumal (muet), car les triangles qui y figurent ne comportent pas la petite fourche appelée hunnduko (bouche) que l'on voit terminer certains autres motifs du même genre et du même nom.
(Photographie Chr. Seydou)

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