Classiques Africains. Paris. Julliard. 1969. 181 p.
ɓamaa mo njiɗ-ɗaa arano oo kaa yo jawdi
ndi qiima walaa e muuɗum suudu maaɗa;
ɗiɗaɓo oo daroyoo yo cinkal ŋaanyitoro-ɗaa
bilaa hirondirɓe maa kala mettinaa ɗum; 1995
tataɓo oo kaa wonta ngesa maa mbelnga doomaa
ɗo ngattaa aawdi maa aawaa faa funnaa;
ko woni fii nayaɓo oo noon yo kiiti ɓernde.
Ɓernde na woodi ngoonga mo mboowka dulli.
Ko ɓamroytaa mo aɗa yiɗi woni daliili 2000
anndaa gilli jaaloto jaalataake.
So nii ɓinngel a heɓii ley debbo gooto
ko sifaa e nayon ngonaa hono mawɗo ladde
arɗo mo hoore mawnde yo ɓinnga ladde!
kaaɗaa e gooto tan pati ngortinaa ɗum. 2005
So naa ɗum keblo-ɗaa doƴƴoo e maaɗa
sappo nde sappo ɓeydaa sappo gootel
sugullab waran e maa hade foocoyaade;
so a leloyiima ndonkaa ɗaanoyaade;
jamma nyalooma ndonkaa deƴƴinaade. 2010
Hammadi njiino-ɗaa koo tan yo maale,
a anndii jeegoɓere ndee sirru muuɗum
ndaamaa leyɗe yaamana-juuju jeyɗo
wo goɗɗuɗo sanne kaa ɓalliiɗo Kaydara. »
Fooyre mawnde laayti Hammadi wii: 2015
— « Ko ɗum firi jeeɗɗaɓere ɗee maale leyɗe
yaamana-juuju ee maa mobbo baawɗo
ommbude ndaarle muni tawa ɗaanoyaaki,
tawa ana jooɗoyii ley foomre ɓokki
sooynoo faama faa ɓura gonɗo dow kii. » 2020
Gariibu nayeejo uddoy gudde hinere
faa ɗum juuti hooynii ƴeewi kammu
a sukkan won ko tijjii na yoyɓitee e mum.
Notes
a. La forme complète est fuɗ(i)na.
b. won wiyooɓe : soxola maa sokola.
et puis une femme d'amour 1 ! La première sera
de ton foyer la fortune inestimable;
la seconde une parure que tu exhibes
afin de provoquer et de vexer tes rivaux ;
la troisième deviendra un bon champ soigné
où tu mettras ta semence, l'enfouiras et la feras pousser ;
la quatrième se justifie par desseins du cœur.
Le cœur a sa vérité que la coutume ignore.
Tu épouseras une quatrième femme parce que tu l'aimes
et que l'amour domine tout et s'impose.
O mon fils ! si en une femme unique tu trouves
les quatre citées, sois comme le grand de la brousse,
le seigneur à grosse tête, le lion sauvage !
Et contente-toi d'une femme au lieu de la narguer.
Sinon apprête-toi à subir
dix fois dix plus onze 2 soucis
qui viendront et tinterdiront tout repos ;
allongé sur ta couche, tu ne pourras dormir ;
de jour comme de nuit, tu n'auras point de paix.
Hammadi, tu n'en avais vu que les signes
et tu sais maintenant le secret du sixième symbole
du pays des génies-nains ; il appartient à Kaydara ;
le lointain, le bien proche Kaydara. »
Une lumière immense jaillit et Hammadi demanda :
« Et que signifie le septième symbole du pays
des génies-nains ? O maître qui sais
fermer les yeux sans t'endormir
et qui, assis au pied d'un baobab, scrute
et comprend mieux que l'homme perché sur l'arbre. »
Le vieux mendiant boucha longtemps ses deux narines ;
puis il leva la tête et regarda le ciel
comme s'il en espérait certaine inspiration.
Notes
1. On dit : « Laisse l'homme aimer ce qu'il aime, car si tu ne le laisses pas, il te détestera et continuera à aimer ce qu'il aime »!
2. 111 indispositions car les ancêtres viendront le tourmenter ; il y a interdiction de doubler une femme possédant les quatre qualités requises sous peine d'avoir un malheur dans le passé, un dans le présent et un dans l'avenir (1, 1, 1).
Quant au divorce, il est, chez les Fulbe, permis des deux côtés ; ce n'est pas général dans les nations voisines ; ainsi, il est formellement interdit chez les Malinkés où la femme est présentée au mari avec un trousseau contenant : la houe pour creuser sa tombe, la corde pour attacher son cadavre et le linceul pour envelopper son corps.