Classiques Africains. Paris. Julliard. 1969. 181 p.
maatinoyoori fooyre warii.
To Kaydara leyde endi wayloo 2110
ndi wontoya njawdi wona ngaari,
ndi wona cumu, kayri woni sirri.
Sirri e reedu hono ndonto,
so remme nanii ndi wona njawdi
haatta to galle duumaare. 2115
So saare nanii ndi wona ngaari
dogoori e laabi ana gayyoo.
So ganyo hebii nande wonta cumu
suma fuu hanta faa maaya.
Oon cumu maande muni yo konua 2120
janoowo e gelle hela kala woyna pelle.
Hammadi njiino-daa ko yo maale tan nii.
Joonin kaa a anndii ko sirru firata
jeenabereere ndaa maale leyde
yaamana-juuju Kaydara sirru kam jey, 2125
goddudo sanne kaa balliiɗo Kaydara. »
Fooyre mawnde yayni, Hammadi wii:
— « Sappoɓere maale yaamana-juuju leyɗe
mi larande ko firata ee maa mobbo ganndo
salaasu sirru soomoy maande muuɗum 2130
aan ada anndi tatabere tinndinoore
kanyuni anndinta ko'e ɗiɗi tayɓinaade. »
Gariibu nayeejo tukkoy tiinde leydi
nde tati wadi noon so joottii moosi juuti;
ɓaawo ɗum mo wii: 2135
— « Goo! Goo! Goo! ee maa layli ngenu dullaaɗo!
Coo maa haaynde saawnde gorol e dewol!
Ɗiɗi! Ɗiɗi! coo nawliigu waɗa watta!
Nganyaandi kiɓɓondiral gorol e dewol
yo ɗee ɓamondirta duu so ndima. 2140
Ko ɗaɗi ana tewta ley leydi
yo ɗum cate tewti dow mbeeyu.
Notes
a. a. Le mouvement du récit change à ce vers comme il changera au vers 2124.
et annonce la lumière.
Au pays de Kaydara, il se métamorphose
et devient bélier puis taureau
et incendie; il symbolise le secret.
Bien gardé, c'est un coq dans une case.
Divulgué aux intimes, il devient bélier
et s'arrête dans la cour de l'enclos.
Quand la ville l'apprend, il se mue en taureau
et court dans les rues en chargeant les passants.
Dès que l'ennemi le capte, il devient l'incendie
qui brûle, tue et dévaste tout.
Cet incendie figure la guerre
qui s'abat sur un lieu qu'elle casse, désole et ruine.
Hammadi, tu n'en avais vu que les signes
et maintenant tu connais les sens et secret
du neuvième symbole du pays
des génies-nains; il appartient à Kaydara.
Le lointain, le bien proche Kaydara. »
Une lumière immense jaillit et Hammadi s'écria
« Et le dixième symbole du pays des génies-nains,
je te demande son sens, ô maître
qui connaît le sens caché des secrets ternaires 1
et qui sait que toujours le troisième terme enseigne
et fait connaître les deux pôles d'une chose. »
Le vieux mendiant posa son front sur le sol,
répéta trois fois le geste, se rassit et longuement sourit;
puis il dit :
« Un ! Un ! Un ! 2 ô source éternelle, inconnue !
O mystère enveloppant les deux sexes!
Deux ! Deux ! ô rivalité réciproque!
Antagonisme complémentaire des deux sexes
qui se rapprochent pour engendrer.
Les racines recherchent sous la terre
ce que les branches cherchent dans les airs.
Notes
1. Tout ce qui va par trois. Le troisième terme indicateur des deux autres; comme l'enfant indique ses deux extrémités (père et mère) car il est leur angle commun; en peul, on représente cette relation par le dessin appelé yoobodu. L'homme et la femme sont enymbodu et se rencontrent dans l'enfant, sommet duyoobodu. Autre exemple : l'eau tiède qui indique ses deux extrémités que sont l'eau chaude et l'eau froide.
2. Un, un, un 111. Les points du triangle; unité du principe actif, passif et leur conjonction.