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Cheikh Hamidou Kane/L'Aventure ambiguë/

Paris, Julliard, 1961. 209 pages


Chapitre II


coutume de dire. C'est un sage. » Ou bien encore : « Le souverain ne doit jamais raisonner au grand jour, et le peuple ne doit pas voir son visage de nuit. »
Elle avait pacifié le Nord par sa fermeté. Son prestige avait maintenu dans l'obéissance les tribus subjuguées par sa personnalité extraordinaire.
C'est le Nord qui l'avait surnommée la Grande Royale.
Le silence s'était fait parmi les disciples médusés. Elle s'adressa à Samba Diallo.
— J'avais prévenu ton grand fou de père que ta place n'est pas au foyer du maître, dit-elle. Quand tu ne te bats pas comme un manant, tu terrorises tout le pays par tes imprécations contre la vie. Le maître cherche à tuer la vie en toi. Mais je vais mettre un terme à tout cela. Va m'attendre à la maison …
Ayant dit, elle reprit sa marche. Les disciples se dispersèrent.
Lorsqu'au soir le maître vit Samba Diallo revenir, couvert d'ecchymoses et habillé de neuf, il eut une colère terrible.
— Viens ici, l'interpella-t-il du plus loin qu'il le vit. Approche, fils de prince, je jure que je réduirai en toi la morgue des Diallobé.
Il le dévêtit jusqu'à la ceinture et le battit longuement, furieusement. Samba Diallo, inerte, subit l'orage. Le maître appela ensuite