Classiques Africains. Paris. Julliard. 1969. 181 p.
ɗum woni wumde ngoongaa jalbinaaɗo
ɗum woni bukki luumngola sommu coɓɗo.
Hammadi maale tan njii-ɗaa ka jonkay
ɗimmere maale ndee a anndii ko firata
to yaamana-juuju Kaydara leyɗe kam jey. » 1875
Fooyre mawnde laayti Hammadi wii:
— « Ee maa mobbo tedduɗo balɗe juuɗɗe
fa moƴƴana ɓee ɓe anndaa yiɗoyɓe anndu
ko ɗum firi maande tataɓere leyde gotte? »
Gariibu nayeejo illoy licce wiɗoyii, 1880
mo wii: « Foofooru leydinkooru jamma,
ndu mbeeluu koode waɗi keerol e kammu
fawondiri faa nde tati yookoode laaci,
ɓuta pett tooke faa yarnoya kural nii,
nde yiyaa fuu waɗɗinaangal yuwa memoyɗo, 1885
noon ana waawi saanga e saanga wara ɗum!
Nyalooma ko yaare tinndini kaariyantaaku yaaya.
Ɓikkoy yaare nyaaman teketi yaaya
timmina ɓaawo ɗum dee heɓa rimeede. 1890
So taw gallaaɗi yaare yo toonyiroyɗi
hono no laaci mayre yo ndeentoraaɗi.
Maanaa jamma yaare yo heewa wolde
kaƴƴuɗo tikkereejo njiyaa na nyuggii
abada yaltaali maa yuwa saatu waroya.
A yiyaano Hammadi fuu so naa maale; 1895
jonkay a anndii maanaa maale tataɓe
sirru mo leyɗe Kaydara
goɗɗoyiiɗo ɓadiiɗo Kaydar. »
Fooyre mawnde yayni Hammadi wii:
« Ko ɗum woni ɗum ko maanaa mum ko firata 1900
nayaɓo e maale yaamana-juuju leyɗe?
Note
a. a. luuɓ(u)ngol, luuɓngol, luumngol et parfois luunngol, lunngol.
l'aveuglément des vérités les plus évidentes
et l'entassement des puanteurs morales.
Hammadi, tu n'en avais vu que les signes, maintenant
tu sais la signification du deuxième secret
du pays des génies-nains, qui appartient à Kaydara. »
Une lumière immense jaillit et Hammadi demanda :
« O maître vénérable aux jours prolongés pour le bien
de ceux qui ignorent et désirent s'instruire,
que signifie le troisième symbole du pays des nains ? »
Le vieux mendiant éternua 1, chercha dans ses haillons
et dit : « Etre terrestre 2, être nocturne
dont l'ombre délimitée par des étoiles 3
paraît dans un ciel rangé en trois étages 4 ;
sa queue s'achève par un dard gorgé de venin,
prêt à piquer qui frôle son aiguillon,
et de temps en temps apte à le tuer !
En diurne, le scorpion figure le sacrifice maternel.
Ses petits pour naître, labourent ses entrailles,
les dévorent 1 entièrement et voient le jour ensuite.
Ses pinces, quant à elles, sont armes agressives
et sa queue représente une arme défensive.
Le scorpion en nocturne est l'esprit belliqueux,
méchant, coléreux et partout embusqué,
toujours prêt à piquer et parfois à tuer.
Hammadi, tu n'en avais vu que les signes ;
à présent, tu connais le sens du troisième symbole
et secret du pays de Kaydara
le lointain, le bien proche Kaydara. »
Une lumière immense jaillit et Hammadi demanda :
« Quelle est la signification et quel est le secret
du quatrième symbole du pays des génies-nains ?
Notes
1. Si on éternue pendant que quelqu'un parle, c'est que « Geno dit que c'est vrai ». Si on éternue à l'improviste, dans le silence général, c'est signe de bon augure ; on répond alors à l'éternueur et ce dernier remercie en disant : « Va chez celle que j'aime chercher dix noix de kola ».
2. Le scorpion n'est pas nommé car il est maléfique. Or nommer c'est déclencher des forces. On le désigne alors par des allusions ; il en est de même pour l'hyène qu'on surnomme souvent l'« affaissée ».
3. La constellation du scorpion est bien connue des chasseurs et des bergers fulɓe.
4. La tête, le corps et la queue.
5. Cette légende laisse entendre que le petit du scorpion tue sa mère avant de naître. Voir plus haut : « la conception, … est pour moi signe de trépas certain ».