Classiques Africains. Paris. Julliard. 1969. 181 p.
hono gaygel ti kala fuu talka dokko
hokkan saama fuu bada junngo laaɓaa, 1935
abada mo waasataa heɓa huunde hokka.
Ndeen a yiyaano Hammadi seya ɗeb maale.
Joonin kaa a anndii sirru joyaɓo
yaamana-juuju Kaydara sirru kam jey,
woɗɗa ɓadaajo Kaydara leyde gotte. » 1940
Fooyre mawnde yayni Hammadi wii:
— « Ko ɗum fiirtoyta jeegaɓo maale leyɗe?
Mi lamndete mobbo annduɗo suura duule
e maaje kaalnoyaa kam ɗum ko firata
jeegaɓe maale yaamana-juuju leyɗe. » 1945
Gariibu nayeejo ummii e daago muuɗum
mo taaɓii beenec Hammadi njuunndi njaannji d
mo yehi tippi yitere ley faada ndaari
fa mo yananee walaa kala tuttiniiɗoe
ley conngore'ooje faa heɓa felsa nanoya 1950
ko haaloytee e dow bili faama laaɓa.
Mo warti mo joottitii e kofi koyɗe makko
mo wii : « Doobal! Doobal! tew na tekki
ana weli! Foondu mawndu, foondu boowe
juutundu koyɗe tekkuɗe laatoyiindu 1955
jeegaɓo maale koyngal mum gootal
hono noon wibjo muuɗum seeɓi daasii.
Maanaa mum nyalooma yo suudu dun-ya.
Jiiɗo ndu gidda sukkan nanngoyan ndu,
nii haƴayta buurude faa e mayru 1960
nanngoytaa ndu doppondiran be caama.
Yo hono noon dawla tewtuɗo suudu-reeref
dukidan kapta liɓondira maa du caamda
faa bona dawla mum'en maa du maayda.
Hakkillaaji ndaa maa ndonto doobal 1965
Note
a. sey est une forme poétique pour so naa.
b. ɗee.
c. Mot d'origine soŋoy.
d. Les formes complètes sont njuut (ee)ndi et njaaj(ee)nji; elles ont donné njuutndi et njaajnji d'où l'orthographe retenue ici (orthographe qui tient compte à la fois de la morphologie et des données phonétiques intervenues dans la formation des formes njuunndi et njaannji).
e. tuɗ(i)tiniido.
f. reere est issu de re'ude; re're a donné reere par assimilation de '.
dès qu'il se vide ; tel ce petit trou, l'homme pauvre
et généreux donne toujours, mais sa main n'est jamais nue.
Qui donne de bon cœur trouve toujours de quoi donner.
O Hammadi ! tu n'en avais vu que les signes.
Mais à présent tu connais le cinquième secret du pays
des génies-nains, qui appartient à Kaydara,
le lointain, le bien proche Kaydara. »
Une lumière immense jaillit et Hammadi demanda :
« Et le sens du sixième symbole de ces contrées ?
Je te le demande ô maître! qui connaît la forme des nuages 1
et des éclairs 2 ! Dis-moi donc ce qu'enseigne
le sixième symbole du pays des génies-nains. »
Le vieux mendiant se leva de sa natte,
arpenta de long en large la terrasse de Hamma,
et dans la cour fixa l'œil pour voir,
et s'assurer que personne n'écoutait
sous les gouttières 3 pour surprendre et entendre
ce qui se disait en haut, le comprendre, le savoir.
Il revint et s'assit sur ses pieds repliés
puis il dit : « Outarde! Outarde! chair ferme
et savoureuse ! L'oiseau géant, l'oiseau des plaines
aux pattes longues et fortes, apparaît
en sixième symbole avec une patte unique
et une aile pointue qui se traîne.
En diurne, elle symbolise le monde temporel.
Ceux qui la voient se ruent et veulent s'en saisir.
Hélas ! Hélas ! en se jetant sur elle,
ne peuvent la capturer, se cognent et tombent.
Ainsi ceux qui cherchent les honneurs de ce monde,
se disputent puis se battent et se renversent
ou chutent ensemble dans la disgrâce et la mort.
La houpe de plumes fines que l'outarde mâle
Notes
1. La forme des nuages sert aussi à la divination, selon les ressemblances qu'ils affectent ou l'ombre portée sur la terre, selon leur degré de densité (en petites dunes, en vagues, en lac …).
2. Les éclairs, idem. C'est au lever et au coucher du soleil que le silatigi fera le plus volontiers ses augures et ses incantations car les couleurs du ciel et des nuages sont plus variées et le tableau qu'ils forment plus significatif.
3. On se méfie car souvent, les esclaves se postent là pour écouter ou pour recevoir les restes des bains sacrés des rois… et ils finissent par devenir rois à leur tour, car les eaux magiques agissent aussi bien sur l'esclave que sur le prince !